À l’aide de conseils, suivis ou non, de rencontres avec des experts, des professeurs, des clients potentiels, à force de lectures, de calculs, de simulations, nous touchions au but. Notre dream team avait bien fonctionné. Nous étions prêts.
Nous avions un plan. Il ne restait plus qu’à le présenter à notre jury, puis à l’exécuter. La suite était écrite. Les incertitudes, les aléas n’étaient reflétés que par l’existence de trois scénarios.
Scénario optimiste, scénario moyen, scénario pessimiste.
Le plan prévoyait tout.
En relisant notre rapport, qui a toujours fière allure sous sa belle couverture dont l’éclatant vert pomme ne s’est pas fané, je suis admiratif. Création d’entreprise dans le domaine de l’Enseignement assisté par ordinateur. En 150 pages, les principaux aspects de la création d’une entreprise en général et de notre projet en particulier étaient abordés, réfléchis, discutés, planifiés.
Historique, étude de marché, étude théorique, étude technique, définition d’une première gamme de produits, analyse des médias pédagogiques, application à l’apprentissage de la lecture, stratégie de l’entreprise, différenciation des objectifs par segment de marchés, plan de financement, chiffre d’affaires, comptes de résultats prévisionnels, statuts, actionnariat.
Ce plan, je l’ai toujours. Si la couverture n’a pas vieilli, le contenu non plus.
Il est neuf.
Il n’a jamais servi.
« Si tu veux faire rire Dieu, parle-lui de tes plans », dit un proverbe espagnol.

Extrait de « Il était une fois une start-up », Editions de la Différence.